Me revoilà en retard, c’est génétique, il faut croire !
Donc, le 20 mai est sorti « La Ballade de Trash » aux éditions Syros.
Dans ce roman, j’ai abandonné les étoiles et l’espace à mon grand regret. Mais je les ai remplacés par une chanson que j’aime beaucoup : « Janie’s got a gun » de Steven Tyler, chanteur d’Aerosmith, celle-ci accompagne mes héros jusqu’à la fin, comme je l’ai écoutée en boucle pendant toute la rédaction du roman.
L’humanité est clouée sur la Terre qu’elle a dévastée et le monde s’enfonce lentement vers la fin sans que personne n’y puisse quoi que ce soit. D’ailleurs, personne ne s’y intéresse vraiment. Les bons citoyens sont terrés dans des bulles closes qui les mettent à l’abri des rigueurs d’un climat bouleversé et d’une pollution endémique tandis que les ruines des banlieues sont hantées par des bandes de jeunes laissés à eux-mêmes. On ne survit pas longtemps en dehors des Bulles.
Au milieu du chaos, une jeune fille, Trash, tente d’imposer un peu d’ordre et de paix. Avec l’aide de son ami Junk, colosse au passé sombre et mystérieux, elle a réussi à créer un refuge pour nombre de ces enfants perdus. Une fragile lueur d’utopie dans un monde en décomposition, lueur menacée car son instigatrice est mourante : atteinte du Nada4, Trash n’a plus que très peu de temps à vivre.
Voici que Markus, le big Boss des gangs parisiens convoque tous les gangs pour une trêve. Trash, malgré les préventions de Junk et les avertissements d’une étrange gamine aux pouvoirs étonnants, s’obstine à s’y rendre…
C’est un roman jeunesse, bien sûr. Et autant, je n’étais pas sûre d’y parvenir avec Eden, autant désormais, après Trash, je commence à vraiment aimer écrire pour la jeunesse, je pense que je continuerai, si j’en ai l’occasion.
C’est que d’abord, l’exercice n’est pas le même qu’en adulte et les satisfactions d’écrivain qu’on en retire, non plus.
En jeunesse, j’axe mon écriture sur la lisibilité du propos, les relations et l’aventure ; en adulte, je me laisse aller à mes côtés baroques (que je n’ose appeler lyriques sinon je me ferai frapper par ma meilleure amie qui me trouve aussi lyrique qu’un bahut Henri III lasuré). On pourrait dire que je penche, en adulte, sur un côté plus intime de mon écriture, mais ce ne serait pas tout à fait vrai.
Figurez-vous qu’en jeunesse j’ai tendance à oublier de me méfier et parfois, je me dévoile plus que je ne l’aurais voulu.
L’IA Draco d’Eden par exemple a aussi mauvais caractère que moi et les mêmes préoccupations pédago, je ne l’avais pas vu en la créant. Je ne me suis pas encore repérée dans Trash, il faut laisser reposer la pâte, mais je ne doute pas de m’y dénicher un de ces jours, en braillant
« Bon sang mais c’est bien sûr ! Quelle cruche aveugle ! »
Ensuite, si on écrit bien souvent pour les autres, je crains qu’au fond ce soit plus fréquemment encore pour leur parler de soi, même s’il ne s’agit que d’un « soi » concepteur du monde. C’est ce que je fais aussi bien en jeunesse qu’en adulte, je ne cesse pas d’être moi, désolée, vraiment.
Aussi quelle que soit leur naïveté apparente et leur simplicité stylistique désirée (sinon voulue) je considèrerai toujours mes romans jeunesse en général, et Trash en particulier, comme part intégrante de mon travail, au même titre que mes histoires censément plus ambitieuses littérairement parlant.
Et je vous emmerde.
Euh, non.
On la refait.
Et je vous embrasse.